dimanche 31 mai 2009

Miraj

Levé a 5h du mat samedi matin, voiture, chauffeur, je passe chercher Praashek, le fils ainé de mon sitar Gurudji, Lui même= musicien professionnel, joueur de sarod, avec son frère Abhisheek, ils sont la nouvelle génération de la musique classique indienne, 21 et 18 ans, un talent hallucinant.
Nous partons pour Miraj, capitale locale des luthiers du maharashtran. 6h de route pour 220 km, l'autoroute laisse place au bout de 2h a des petites routes de campagne, une fois passé les montagnes, tout est vert, les champs sont florissants et foisonants de la prochaine récolte, ici, apparement contrairement a l'autre côté des montagnes, il a plu. Tout se fait a force humaine ou animale, pas de tracteur en vue ou sinon, antédiluvien.
Les fermes sont souvent des paillotes en feuilles de palmier tressées, des énormes buffles noirs magnifiques, mais maigres, sont a la tache. Ils ne sont pas les seuls, les plus grosses exploitations emploient des travailleurs saisonniers, qui suivent les moussons et les récoltes, ce sont des nomades d'origine, apparement ils seraient la souche des gitans venus en europe, les femmes me font penser aux Kalderash de Roumanie.
4h plus tard nous arrivons a Miraj, petite ville ( pour l'Inde) a majorité musulmane, Naeem viens nous chercher et nous emmêne dans le quartier des fabricants.Naeem est le dernier de six générations de fabricants d'instruments a cordes et connait tout le monde ici, heureusemnt que Praashek est avec moi, contrairement a ce que m'avait dit mon luthier Naeem parle assez mal l'anglais.
Une magnifique rencontre, Naeem et sa famille m'ont tout expliqué de A a Z sur la fabrication des sitar, avec une gentillesse et une curiosité a mon égard assez impressionante.Ici, pas de machines, tout se fait a la main, a l'ancienne, par terre assis en tailleur, un savoir faire et le coup de main des gestes répétés maintes et maintes fois.
La caisse des sitar est constituée d'une calebasse qui au départ pêse 35 kg, mais une fois séchée finit a 250gr, elle est ensuite coupée verticalement, humidifiée et on y adapte la jonction du manche ainsi que les formes qui camouflent la jonction, elle seront sculptées en feuille plus tard.
Le manche est en deux partie, le dos est creusé, et la touche est collée par dessus, une mortaise est faite pour la fixation sur la jonction.
La table est creusée et collée sur la caisse, on y ajoute les décorations, la finition a la gomme laque au tampon ou bien une peinture si l'aspect du bois n'est pas satisfaisant. Ensuite finition, ajustage des clefs qui serviront a accorder la sitar, entre 18 et 21 suivant les modeles, mais toujours 7 clefs principales.
Vient au final le faconnage du chevalet, ceci n'est confié qu'a des luthiers expérimentés, opération difficile a réaliser, il faut de nombreuses années d'expérience pour maitriser cet art.
J'ai profité d'être sur place pour me faire fabriquer un chevalet en corne, le mien est en ébène et je voulais pouvoir en changer, le son étant fortement différent.
bref, nous avons passé en tout 7h sur place, avec visite de la scierie en prime et de la mosquée par la suite.
La mosquée est superbe très simple a l'extérieur, mais décorée magnifiquement a l'intérieur, avec au plafond, une fleur de lotus sculptée, Hervé, tu m'expliquera pourquoi, je croyais que dans l'islam, les représentations naturelles étaient interdites. Cet endroit a un cimetierre ou reposent deux musiciens suffistes reconnus, et tous les ans, un concert est organisé dans le cimetierre, mais interdiction d'applaudir, afin de ne pas déranger les défunts dans leur repos.
Merci du fond du coeur aux gens que j'ai rencontré, d'avoir pris le temp de m'expliquer leur travail.
Ha oui, Naeem en partant, m'a demandé si je ne voulait pas monter une usine de fabrication de guitare a Miraj avec lui.




Une mini tempura avec la caisse en oeuf d'autruche.


Un sursingar, un sarod basse.






Naeem en train de préparer des clefs de sarod pour Praashek.















Petite précision, la route de campagne, de nuit, en inde est assez sportive, le jeu consistant a éviter les chariot tirés par des boeux, sans lumiere ou catadioptre et a éviter les bus et les camions qui roulent a contresens en faisant des appels de phare pour que tu te pousse.

mardi 26 mai 2009

Raga Yaman

Les nouvelles du jour !! les indiens parlent aux francais.... le ballon a de nouveau explosé, je répète, le ballon a de nouveau explosé. Je vais attendre la mousson pour prendre ma douche, l'eau sera plus chaude. voila, donc en attendant je fais mes exercices avec ses ratées, mais mes exercices quand même.

dimanche 24 mai 2009

Tulsabaug

En ce beau week end..
Encore ??.
-Oui.
Mes petites promenades improvisées du genre je prend la bécane et je vais me perdre, m'ont fait découvrir des petits coins bien sympatiques, un au nord de la ville, une enclave, c'est a dire un quartier qui ferme le soir, bien jolie, les guides touristiques diraient typiques. Des petites ruelles, des petites maisons, des vendeurs de tout et de rien ou l'on trouve, a manger, des produits de beauté et des statuettes en résine des dieux hindoux, un peu comme ces vieilles épiceries de campagne qui sentaient la pomme macérée, ou l'on allait acheter du pain, du lait et le journal de la jeunesse des damnés de la terre debouts, pif gadget.
Un quartier bien loin des considérations purement confortables de la jeunesse dorée de Koraegon park, des gens vrais. Je m'arrête boire un thé dans un bouiboui avec 5 tables et 12 chaises dépareillées, je commande : Ek elatchai tea, le gars d'âge mur est un peu surpris que je commande en hindi et ca le fait marrer, il me dit ha ! je vais t'en faire un spécial, OK.
La vache il était fort son thé j'ai voulu de la cardamome, j'en ai eu, bouilli trois fois dans une marmite a faire palir un contrôleur du service d'hygiène, le tout servi dans un verre non moins exotique et communautaire, je suis bien, super bien. Le gars parle pas mal l'anglais et on commence a discuter, il est étonné de voir un occidental dans le quartier, souvent les touriste ne viennent pas jusqu'ici, il me demande si j'habite Koraegon park, et si j'aime ca, je lui répond oui, et non pas vraiment, il m'offre une autre thé, 4 verres plus tard, je le quitte en promettant de revenir.
Je continue mon chemin et je tombe sur la prison locale qui n'a rien a envier aux murs de Fleury, et juste derriere, un golf, passons.
Dimanche, nous avons passé la journée dans le marché de Tulsabaug, un coin bien sympa, des bijoux, des soies, des pompes, des montres, des boutiques de trucs en cuivre, de la vaisselle, tout ca hyper bondé, et, après avoir passé un porche, Guillaume et moi découvrons une petite place toute tranquille avec un temple magnifique, tout en bois, tout crasseux et vieux.
L'ombre, le calme. Le calme jusqu'a ce qu l'on entende BABA !! une bande de môme, et hop re-photos de mômes, hahahah, on continue plus loin, une place de marché, avec ses couverts, ca sent bon, très bon, des types courbés en deux portent des sacs de patates deux fois plus lourds qu'eux.
On dirait presque un marché du sud-ouest, sans Oh ! boudu con ! ou Ho miloudiou !!














lundi 18 mai 2009

Balade

Il fait chaud, très chaud.
Une chaleur comme je n'en avais jamais connu, un truc implacable, je me sens comme le capitaine haddock dans le crabe aux pinces d'or
Il fait tellement chaud que l'on ne sait pas que l'on sue, le vent brûlant assêche tout et l'on se déshydrate très rapidement. Pendant ce temps les femmes transportent les gravas des travaux de voirie sous le cagnard écrasant.
Pas de sortie en bécane a la campagne pour le moment ca va redevenir viable la semaine prochaine.
J'en profite pour découvrir les quartiers que je n'ai pas vu dans Pune, des parcs avec leur fête foraine improvisées, des temples Jainistes magnifiques, des slum jouxtant des parcs japonais.
Le plombier est passé , j'ai de l'eau chaude, tout cela en moins de trois semaines..
pas mal.